Découverte du Caucase
- Écrit par Exoride
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La république de Géorgie est un pays européen au carrefour de différentes cultures. Pays plutôt méconnu par la masse mais dont l'intérêt certain pour les pentes enneigées de la chaîne montagneuse qui le traverse, le Caucase, s'est déjà fait une solide réputation chez nos amis skieurs. Qu'en est-il pour la version estivale des magnifiques pentes de la Géorgie?
La capitale, Tiblissi est à elle seule très représentative du mélange culturel qui anime cette ancienne république de l'Union soviétique. Un mélange des genres plutôt particuliers où de superbes vielles églises s'opposent à des bâtiments modernes, et où l'influence soviétique cotoie en permanence la volonté d'une partie de la population à se tourner vers l'Europe et l'occident, à l'image de l'un des plus grands boulevards de la capitale qui porte le surprenant nom de Georges Bush en hommage à l'ancien président US. Un antagonisme que nous retrouverons d'ailleurs tout au long de notre trip auprès de la population locale que nous rencontrerons tout au long de notre trip. Des avis tranchés et des oppositions de cultures marquées seront la toile de fond de ce bike trip de 15 jours à travers le Caucase.
Au programme, la découverte de différentes région de la Géorgie et des sentiers qui sillonent toute cette chaîne de montagne avec les plus hauts sommets avoisinnant les 5'000 mètres d'altitude et une multitude de glaciers massifs qui offrent un décor superbe.
A peine avons-nous quitté Tiblissi et sa modernité évidente, que nous nous retrouvons rapidement dans un environnement beaucoup plus rural. Les routes se transforment en pistes au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans les vallées et ce premier transfert commence à révéler de succulentes effluves d'aventure. Si les distances qui nous séparent de nos objectifs sont plutôt courtes sur la carte, il en est tout autre une fois au volant. L'état de certaines routes est plutôt loin de nos standards, et l'exposition de certains passages de col n'a rien à envier à nos trails VTT les plus engagée. Les plaques comémoratives de ceux dont la destinée n'a pas laissé la chance de finir leur voyage n'a rien de rassurant non plus.
Fort heureusement pour nous, le transfert se passe bien et nous sommes enfin arrivé à notre gîte sains et saufs, une modeste demeure de campagne au milieu d'un hameau reculé, tenu par une sympathique vieille dame aux traits marqués avec qui nous n'auront pas réussi à échanger énormément, mais qui nous auras clairement régalé avec de délicieux plats de la cuisine traditionnelle locale.
Les vélos sont enfin montés, et nous avons enfilé notre équipement, prêts à en découdre avec les trails géorgiens. Ce premier test sera une traversée de col sur deux jours nous obligeant à nous encombrer d'un léger embonpoint de matos pour assurer nos deux jours d'autonomie. Nous démarrons par une longue ascension en direction d'un col à 3'400 mètres d'altitude. Nous alternons portage et pédalage pour suivre notre chemin, qui longe de magnifiques vallées qui se découvrent à nous au fur et à mesure de notre ascension.
Habitués des Alpes suisses, le terrain ne nous est pas complètement inconnu, mais le côté sauvage et l'isolement total dans lequel nous évoluons est clairement nouveau. Les seuls personnes que nous croiserons seront les gardes-frontière qui veilleront à ce que nous restions bien du bon côté de la frontière durant notre traversée, puisque nous allons longer la frontière russe et que les tensions entre ces deux pays restent encore aujourd'hui bien palpable. Le contrôle à ce checkpoint se déroule bien et ces soldats géorgiens sont sympathiques, s'essayant même à monter sur nos bikes... visiblement nos solides Banshee se pilotent moins facilement qu'un char russe.
Le soleil tape fort durant la période estivale, et nous sommes ravi d'avoir prévu quelques capsules de purification d'eau pour refaire le plein de liquide dans les ruisseaux d'eau claire qui traversent les chemins. Pour tenir la cadence et porter la trentaine de kilo de notre ensemble bike & matos sous ce soleil écrasant, notre organisme consomme aisément 5 litres d'eau en moyenne. Heureusement, les taons sont également là pour nous aider à marquer la cadence. Ici, ces insectes ont la taille de gros bourdons et leurs piqures sont vraiment désagréables, surtout qu'ils ont une fâcheuse tendance à se délecter de notre sang même à travers nos jerseys ou les chaussettes. Et oui, l'exloration et les repérages ne sont jamais une sinécure et là, le principe du learning by doing s'applique plus que jamais dans notre expédition géorgienne.
Notre ascension touche à sa fin alors que l'après-midi se termine. Arrrivé au sommet du col tant convoité, nous pouvons enfin redescendre les vélos de nos épaules pour souffler et admirer le paysage exceptionnel à 360 degrés, un impressionnant mélange entre les Alpes et les Dolomites qui nous sert de décor temps de nous équiper pour enfin replonger dand l'autre versant, via un tril magnifique qui se déroule à perte de vue au milieu d'une pente de schiste totalement dépourvue de toute végétation. Ce trail est joueur à souhait et dès les pemiers lacets, nous avons déjà oublié la longue montée qui vient de précéder.
La lumière devient rasante, et nous profitons des derniers rayons pour faire quelques photos avant de choisir un spot pour planter nos tentes. Un petit belvédère naturel avec une vue ouverte sur la suite du trail qui nous attend demain fera clairement l'affaire. La chaleur de la journée fait progressivement place à la fraîcheur que l'on peut inéviatbelemtn attendre le soir à 2'800 mètres. On tape avec parcimonie dans nos rations pour reprendre des forces, et après s'être laissé aller à observer le ciel richement étoilé au mileu de ce lieu dépourvu de toutes nuisances lumineuses, on boucle le zip de nos tente pour un repos bien mérité.
Le lendemain, nous ommes plus impatients que jamais de remonter en selle, galvanisés par cette première journée certes éprouvante, mais vraiment superbe et en adéquation totale avec ce que doit être un vrai trip VTT. Cette journée, nous allons suivre un long trail qui chemine le long d'une rivière. Majoritairement descendant, il offre cependant quelques brèves zones de pédalage sans pour autant nuire au côté flowy de ce sentier. Le plus gros challenge restera de devoir traverser les rivières au fort débit et à l'eau glaciale qui vient des sommets et qui font de nos jambes deux baramines rouges à chaque traversée... un excellent remède pour améliorer la circulation sanguine à coup sûr. Les paysages sont plutôt similaires à ceux rencontrés la veille et globalement à ceux que nous traverserons tous les jours à venir, si ce n'est qu'il y a toujours un pic plus monstrueux et atypique que les autres qui saura se détacher des massifs. La faune n'est pas en reste, et il n'est pas rare d'apercevoir d'immenses rapaces profiter des thermiques pour glaner leur prochaine proie. A cela, toujours pas de signe de vie, si ce n'est de-ci de-là un berger isolé avec qui les conversations se limitent toujours à un sourire et et un petit signe de la main.
Ce trail est une véritable petite pépite dans sa globalité et nous sommes enchantés de cette première expérience, autant que rassuré d'avoir sû faire ce si bon choix avec quelques seuls infos de Google Earth et une carte qui aurait autant pu nous offrir 70kms de pure galère. Notre gîte du soir est tenu par une famille dont les trois générations se côtoient au quotidien. Nous avons même la chance d'enfin pouvoir échanger un peu, dans un anglais approximatif certes, mais suffisant pour comprendre qu'ici il n'y a ni eau courante, ni électricité, si ce n'est un petit ensemble de panneaux solaires qui limite fortement toute extravagance technologique. Mais très franchement, qui pourrait en manquer dans un cadre si naturel et préservé?
Nous arrivons suffisememnt à nous comprendre avec la tenancière des lieux pour qu'elle nous propose l'aide de cousins pour nous mettre à disposition quelques chevaux pour soulager la montée du programme du lendemain. Autant dire que l'offre n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd, et ça ne sont pas les quelques dollars supplémentaires que nous coûteront ce petit luxe qui va nous faire reculer.
Le jour suivant sera finalement comme tous les jours qui suivront. Une succession de pépites VTTesques sans pareil. Les trails sont d'un flow incroyable, les paysages somptueux et préservés, avec en prime une autenticité et un côté sauvage sans pareil . Nous auront en plus bénéficié d'une météo quasi parfaite tout au long du trip, à l'ouest du pays comme à l'est.
Notre périple nous aura offert une vue imprenable notammnet sur le mont Ouchba le "Cervin de Caucase", ainsi que le mont Kazbek qui dominent les deux régions principales de notre long road trip.
Une mauvaise chute le dernier jour nous permettra même de tester l'efficactié toute relative des urgences locales... se faire remettre en place une épaule déboîtée par un médecin en chemise hawaïenne et dont l'haleine légèrement alcoolisée suffit à elle celle à vous anesthésier restera un souvenir impérissable.
Media
- Organisateur: Exoride
- Photos: Exoride.net
- Vidéo: Exoride.net
- Période idéale: Juin, Juillet, Août, Septembre